Si l’objectif premier est d’apporter du répit à celui qui aide, soutient au quotidien, l’intervention va au delà des tâches essentielles de la vie : le repas, la toilette, le lever ou le coucher. La présence au présent est un voyage au pays du passé. Il ne s’agit pas seulement d’une rencontre avec la personne fragilisée mais de plusieurs rencontres. L’objectif est multiple. Premièrement, tout faire pour que l’aidant se sente libre de son temps, soit en confiance pour lui donner envie de reconduire des moments de liberté ! A chaque intervention, je vais à la découverte d’une famille, de l’aidant familial et de l’aidé, de son histoire, de ses habitudes pour répondre aux besoins du présent.
Si je veux m’adapter à ce présent, je suis en quête du passé parce que parfois l’essentiel est dans les souvenirs de l’enfance, de la jeunesse, de la vie professionnelle. Alors moi aussi je voyage à travers les parcours de vie, j’ouvre des portes et des fenêtres sur des passions, des centres d’intérêts insoupçonnés. Et si certaines activités étaient encore possible !
Mon deuxième objectif est d’explorer les capacités et de les faire vivre. L’aspirateur reste au placard. Les crayons, les règles, les photos, les pinceaux et les couleurs sortent de leurs étagères, les cahiers de poèmes, les albums photos, les arbres généalogiques s’ouvrent pour animer les souvenirs, mettre en mots les images dans la tête, faire vibrer et lâcher les émotions. Parfois, c’est le plaisir d’écrire, de faire glisser sur la pointe du crayon, la belle écriture toujours aussi appliquée. Et tant pis si les lettres tremblent, vacillent ou s’embrument… marcher, échanger, visiter une exposition, retrouver la nature apaisent l’esprit et donnent goût à la vie. Si l’aidé est heureux, alors l’aidant est heureux !
Tous gagnants pour un second souffle !
Véronique